Peu après Oruro nous passons la barre des 1000km!!


Ça correspond à environ 7000m de dénivelés qu'on a grimpé au Pérou surtout, maintenant que nous sommes sur l'altiplano bolivien il y a moins de relief (comme son nom l'indique!).


Nos jambes sont bien habituées à pédaler maintenant, on n'a plus les courbatures du début et c'est facile de rouler une semaine d'affilée. Pour autant on continue de dormir beaucoup pour récupérer, entre 8 et 10h par nuit. On se couche avec le soleil vers 20h/21h, et on se réveille aux premiers rayons vers 5h ou 6h, ce qui nous permet d'avaler le maximum de kilomètres le matin avant que le vent de l'après midi se lève.


Bien dormir c'est aussi un bon moyen d'éviter de tomber malade, nous avons seulement une intox alimentaire à déplorer jusqu'à aujourd'hui et comme toujours Laura résiste particulièrement bien à l'envahisseur depuis son année passée en Inde! Chanceuse!!


Depuis Cusco on mange comme des ogres pour alimenter la machine à pédaler, mais sans trop de gourmandise comme la nourriture d'ici n'est pas très appétissante. Le riz est à la fois trop cuit et croquant (ça change du riz basmati de mon enfance :-p ), les pâtes sont gluantes, et surtout on trouve très peu de fruits et légumes en Bolivie. L'essentiel de nos repas sont maintenant faits de soupes chinoises en sachet, très pratique car on ne jette pas l'eau donc on porte moins, mais on s'en lasse vite. Autant dire que l'on s'est jetés sur le chocolat que nos Lolène et Jm nous ont ramenés de France!! Bientôt nous retrouverons le plaisir des fruits et légumes frais au Chili!!


Nous avons pris l'habitude aussi d'envoyer régulièrement des vidéos à la classe de CM1/CM2 de Suzanne notre copine instit. Les enfants suivent notre voyage avec une carte dans leur classe et on essaie d'adapter nos vidéos au programme, on sera bientôt au top niveau de CM2!! On est trop contents de partager notre petite aventure avec les enfants (merci Suzanne!!) et leurs questions en retour sont bien marrantes. On ira les rencontrer à Rouen à notre retour.


Depuis notre départ nous demandons l'hospitalité dans les villages et ça marche plutôt bien, il n'y a eu qu'un seul soir ou personne ne voulait nous accueillir pour cause de fête du village. Souvent nous sommes reçus par les écoles, les gendarmeries ou par des religieux, quelque rares fois les habitants nous ouvrent leur porte.


L'accueil des monastères est incroyable, on nous héberge quasiment à tous les coups. Tous les villages ont à minima leur paroisse et très souvent un monastère, et leur rôle social dans les villages est très important: éducation, santé, activités pour les ados, garderie/petite enfance, etc, bien souvent les religieux comblent le manque d'infrastructures publiques. Nous avions lu l'importance du rôle social de l'église dans des livres et blogs de voyage mais c'est d'autant plus frappant maintenant que nous le constatons par nous mêmes.


Chaque semaine nous prenons une nuit dans une auberge pour prendre une journée de repos et se laver correctement. Dur dur de trouver des vraies douches, même dans les auberges: ils ont ici un système très répandu de pommeau de douche qui comporte une résistance électrique, plus le débit d'eau est important moins l'eau est chaude, on a donc souvent un maigre filet d'eau tiède (mais toujours mieux qu'un sceau d'eau froide!). L'une de ces douches avait une petite fuite électrique, on prenait le jus quand on touchait le robinet... Autant dire que lorsqu'on trouve une vraie douche comme à la maison c'est champagne!!!! On se dit souvent qu'en rentrant chez nous tout nous semblera luxueux: les douches chaudes, le wifi facile, la boulangerie au coin de la rue!! C'est ça qui nous coûte le plus finalement, plus que l'effort physique. L'éloignement des copains et de la famille peut nous peser aussi, comme c'est difficile d'avoir des nouvelles de France ici, mais heureusement on est rarement seuls sur la route et on a même des copains et bientôt de la famille qui viennent rouler avec nous pendant leurs vacances: au top!!!!


Les paysages boliviens sont incroyables, on traverse des étendues immenses sur fond de volcans et de montagnes, les lamas sauvages (ou guanacos, ou vigognes, ou alpagas, on n'arrive pas à les différencier!) broutent dans les prairies autour de nous, ambiance!! Ces derniers temps le sable fait son apparition dans le paysage, on se croirait à l'approche du Sahara quelquefois avec ces dunes ondulées par le vent.


La route nous emmène maintenant vers le désert de sel... On a hâte d'y être!!