A/ VÉLOS

Pour nos vélos nous avons choisi un cadre acier Cromoly de marque Surly, modèle Long Haul Trucker, et nous en sommes très contents. Malgré les nombreuses pistes en cailloux et tôle ondulée les cadres n'ont montré aucun signe de faiblesse, et au contraire leur souplesse (malgré l'absence de suspensions) a été très appréciée. Reste à savoir s’il est vraiment nécessaire d'avoir un cadre de cette qualité. On a croisé des voyageurs qui avaient des cadres en aluminium et ils tenaient bien le coup, mais ils étaient plus sensibles aux vibrations car ils ne bénéficiaient pas de la souplesse de l'acier, il faut donc souvent une suspension avant qui rajoute du poids, du risque de casse, de la maintenance et potentiellement des complications avec les sacoches avant. Une solution intermédiaire peut être de récupérer des vieux cadres VTT en acier des années 80 mais il faut souvent y souder des attaches supplémentaires pour les portes bagages et garde-boues. À mon avis le meilleur moyen de s'assurer contre la casse du cadre c'est avant tout de limiter le poids des bagages et de bien le répartir entre l'avant et l'arrière. Dans notre cas nous avions 20kg de matos par vélo (poids du vélo exclu), nous avons croisé des voyageurs avec plus du double !!

Au moins aussi importantes que le cadre, les roues doivent être solides, c'est elles qui cassent en premier. On a des jantes sputnik et 36 rayons Sapim Strong, moyeu Shimano Deore, rien n'a bougé à part un peu de voilage dans les transports en bus. On a choisi des 26pouces pour la solidité, on n'est pas déçus. Le poids du cycliste est majoritairement sur la roue arrière, il faut donc ramener du poids à l'avant avec les bagages. Comme l'immense majorité des voyageurs à vélo nous avons des pneus Schwalbe Marathon (précisément les Plus Tour 1,75pouces), pas une crevaison en 6000km ! Pour les chemins il faut un minimum de largeur de pneu, 1,75pouce me semble bien, voire un peu plus pour un meilleur amorti. Pour le sable il faut prendre un peu plus, dans le Sud Lipez (Bolivie) on a beaucoup poussé par rapport à nos copains qui avaient des pneus un peu plus larges. Une paire de pneus schwalbe marathon fait environ 8000km, dépendant du poids sur le vélo et de la pression. On les gonflait à 4bars sur la route et 2bars dans le sable.

Nous avions des selles Brooks B17 et B17s (femme), assez chères mais très justifiées quand on passe plusieurs mois assis dessus. Au bout d'un mois on ne mettait plus le cuissard que dans de rares occasions. Il faut plusieurs centaines de kilomètres pour « faire » les selles, la selle homme a été faite assez rapidement, mais il a fallu plus de 1000 km pour faire la selle femme (après, le corps s’habitue aussi au vélo !). C’est une bonne idée de monter la selle sur son vélo perso avant le voyage, ou de faire un premier voyage assez court avant de faire la longue distance pour faire les selles, et de manière générale tester et ajuster le matériel à emporter. Il faut entretenir les selles avant le départ, et les démonter dans les transports en bus car elles sont assez fragiles au frottement. 

Toute la transmission est en Shimano Deore, rien à redire c'était top. On a pris des rapports volontairement (très) lents, et c'était un bon choix, on a quand même dû pousser dans les sections les plus raides. On n’a jamais manqué de rapports plus rapides.

Nos freins V-brake Shimano Deore sont toujours aussi efficaces après des milliers de kilomètres et je ne vois pas d'utilité à préférer des freins à disques, à plus forte raison hydrauliques, pour des raisons de maintenance et de réglage. On a changé les gommes de freins à 4000km, (Référence M70R2 Severe conditions)

Les portes bagages arrière sont en acier (Tubus Cargo), on était loin d'atteindre le maximum annoncé de 40kg de capacité. Aucun problème avec eux. À l'avant, Laura est équipée d'un Tubus Tara, qui est bien rigide grâce à son tube qui passe au-dessus de la roue. Les voyageurs rencontrés avaient souvent de la casse sur leur porte-bagages avant lorsqu'ils n'étaient pas solidaires entre les parties droites et gauches. Sur mon vélo j'ai un Surly Nice Rack, plus lourd plus costaud et plus cher, qui a l'avantage de pouvoir porter une charge sur le dessus en plus des sacoches de côté, mais il faut bricoler un panier ou un système d'attache pour utiliser cette partie plate du dessus. J'avais mi un panier plastique avec des colsons/tie-wraps, ça nous a beaucoup servi pour les affaires qu'on ne voulait pas à l'intérieur des sacoches (poubelle, essence). Pourtant à refaire je ferais peut-être comme Laura, on doit pouvoir s'arranger sans cette option et le gain de poids est significatif.

On a beaucoup utilisé la position haute de notre guidon multi-position, contrairement à d'autres voyageurs, question de goût... On prend rapidement des fourmis dans les mains si on a un guidon de section cylindrique, mieux vaut une poignée caoutchouc plus ovale ou des gants de vélo pour protéger le canal carpien.

À cause d'un mal de genoux nous avons retiré les cale-pieds au bout de 2-3 semaines pour varier la position du pied sur la pédale et moins solliciter nos genoux, ils ne nous ont pas manqué ensuite. Peu de cyclistes rencontrés roulent avec des pédales auto. Des copains venus partager le voyage avec nous avaient des pédales auto, à l'usage c'était légèrement gênant pour eux, il a fallu plusieurs fois déloger des petits cailloux avant de reprendre la route.

Nous avons choisi de ne pas utiliser de dynamo de moyeu, et ça ne nous a pas du tout manqué. Pour l'éclairage nous avions nos 2 frontales, une frontale de secours et une lampe arrière, pour faire l'économie de 3 lampes de vélo. Nous en avons eu besoin seulement 2 fois en 5 mois de voyage. Pour le reste, on trouve des piles partout, l'option de recharge par USB grâce à la dynamo de moyeu n'est pas vraiment utile, surtout qu'il faut un redresseur de tension et une batterie tampon pour pouvoir l'exploiter, sans parler de maintenance. Mieux vaut un panneau solaire, une buffer batterie, ou même carrément s'en passer comme nous. Nous avions également emporté des gilets jaunes fluo que nous n’avons pas utilisé. Dans tous les cas, même avec gilets et lampes, les routes sont peu fréquentées et dangereuses la nuit. Les conducteurs ne sont souvent pas habitués à voir des cyclistes, et ne connaissent pas les distances de sécurité ! Il est toujours préférable de bivouaquer avant la tombée de la nuit quitte à faire moins de distance (et privilégier de rouler le matin).

Bien souvent les cyclo-voyageurs se plaignent des béquilles qui cassent, pour cette raison nous avons opté pour un bâton en bambou à glisser sous la selle et caler sur la route, sur lequel on a mis des petits drapeaux pour le fun. On pensait que nos bâtons seraient aussi utiles contre les chiens mais en pratique on ne s’en est pas servi, il était plus facile de ramasser des pierres pour menacer les chiens errants que de descendre et dégainer nos bâtons. Le bambou fait une béquille efficace seulement si on bloque la roue avant, par exemple en bricolant un élastique pour serrer le frein avant avec de la chambre à air. Ça marche bien si le sol est un minimum irrégulier pour éviter que le bambou dérape, sur l'asphalte parfait d'Europe ça peut être problématique. On a utilisé de la gaine d'électricité pour faire un fourreau, on les glisse dedans quand on repart et ça fonctionne très bien.

La grande déception c'est les sacoches (Ortlieb). Étanchéité au top, le système d'attache est bien (et encore mieux dans la nouvelle version), mais les vis qui composent la sacoche ont la fâcheuse habitude de se desserrer puis tomber si l’on n’est pas vigilant. Mieux vaut un système de sertissage comme les sacoches Vaude, dont les autres voyageurs m'ont dit du bien. Cela dit, nous avons fait beaucoup de piste et les vibrations ont sûrement accéléré le phénomène. En voyage sur des routes entièrement asphaltées le problème ne se pose peut-être pas.

La sacoche de guidon Ortlieb tient grâce à un câble gainé qui passe autour de la potence comme un brelage, le câble est serré grâce à une vis qui l'écrase. En fait, cette vis endommage la gaine et le câble ne peut plus être retiré du bloc plastique, il faut feinter pour démonter l'ensemble (pour prendre l'avion par exemple) et c'est galère. Je ne sais pas si un autre système existe mais c'est certainement préférable. À part ça la fermeture du capuchon se fait par boutons pressions, ils n'ont pas tenu un mois (ils sont aimantés dans la nouvelle version), et le porte-carte qui se rajoute sur le dessus présente une grosse faiblesse au niveau du plastique, qui préfère se déchirer plutôt que d'ouvrir le velcro trop dur (a tenu 3semaines). On a très vite adopté les applications de cartographie (MapsMe et Pocket Earth), il est probablement mieux d'avoir sur sa sacoche de guidon un étui pour smartphone étanche et tactile plutôt qu'un porte carte.

En voyage il est super utile d'avoir un sac à dos pour stocker la nourriture ou pour partir en ballade. Il existe des modèles ultralégers (genre marque Simond, décathlon), ou des étanches en grosse toile genre Ortlieb.

Indispensable : le rétroviseur. On a un Bush & Müller Cycle Star 901, très bien, attention à la compatibilité de fixation. Pas mal de voyageurs ont aussi un Klaxon, utile pour signaler sa présence ou faire coucou aux passants et autres voyageurs !

Nous avions un appareil photo Olympus OMD-EM5, léger et petit, avec 2 objectifs, parfait pour notre usage. On avait 3 batteries, 2 auraient suffi. Nous avons pris beaucoup de photos avec nos téléphones, plus rapides à dégainer. Par ailleurs les téléphones présentent 2 autres avantages : 
- Les photos de l’appareil photo sont trop lourdes pour être chargées sur le blog. Nous avions un blog travelmap et les chargements de photos sont limités à 6Mo.
- Nous n’avions pas d’ordinateur, donc pas possibilité d’alimenter directement le blog. Nous avons chargé les photos directement via smartphones dès que nous trouvions un point wifi.
On prenait beaucoup de photos/films avec, on ne regrette pas d'être partis avec nos smartphones.

B/ MATERIEL
Voilà le contenu de nos sacoches.

Habits :
1 T-shirts longs (en laine mérino, pour pouvoir le porter plusieurs jours de suite sans puer !)
1 chemise (super pour se protéger du soleil)
2 T-shirts courts en coton ou mérino
1 Débardeur
3 Caleçon/culote
3 Chaussettes en laine mérino
1 Polaire
1 Doudoune
1 Coupe-vent genre Gore-tex
1 Collants genre course à pied
1 short
1 Pantalon-short (acheté chez Décathlon, super qualité aucun problème)
1 Cuissard (décathlon)
1 sur-pantalon étanche (marque Gore pour Laura et Patagonia pour Nico, très bien tous les 2)
1 paire de sur-chaussures étanches (marque Gore, très bien mais s’usent vite quand on marche avec)
1 Maillot de bain
1 casquette
1 paire lunettes
1 paire gants vélo (genre gants en polaire)
1 paire sous gants en soie
1 paire de sur-mouffles (marque Quechua, très bien et pas cher)
1 Paire de gants de ski
1 chèche
1 Bonnet
1 paire chaussures (genre course à pied)
1 paire sandales ou tongs
1 duvet -15°C (certains voyageurs utilisent 2 duvets pour mieux s’adapter au chaud et au froid et payer moins cher, à tester)
1 sac à viande en soie
1 tapis de sol (on a les Zlite Thermarest, très bien)
1 Buff
1 casque (décathlon, très bien)

Matériel commun :
1 réchaud à essence (on a le Primus Omnilight Ti, mais n’importe quel réchaud à essence suffit en Amérique Latine parce qu’on trouve de l’essence partout).
2 gamelles (nous sommes partis avec une seulement mais 2 étaient nécessaires, on en a acheté une seconde)
4 couverts
2 bols
2 verres
1 Récipient sel/sucre
1 Bouteille liquide vaisselle + éponge
4 Bidons d’eau
3 Frontales
6 Piles frontales
1 Lampe arrière
1 tente 3 places (ne pas lésiner sur une tente spacieuse quand on compte dormir souvent dedans !)
1 couverture de survie
1 Sac étanche pour tente
1 compteur Sigma 14.12 Alti (aucun problème jusqu’à maintenant)
2 Piles compteur (n’ont pas servi)
1 GPS + porte GPS : n’ont pas servi
1 porte cartes Ortlieb : pas solide, s’est déchiré au bout de 3 semaines !
4 cartes
1 carnet de voyage
1 appareil photo polaroid (encombrant mais on ne regrette pas !)
Plein de recharges polaroid
1 Appareil photo Olympus OM-D EM5 (très bien pour notre usage, bonne qualité d’image et peu encombrant)
2 Objectifs photo
2 stylos / scotch
1 Liseuse Kindle
1 crème solaire
1 baume pour les lèvres
1 Pharmacie
1 Tire tic
1 Couteau suisse
1 Opinel
1 vache à eau 10L Ortlieb (a rarement servi et s’est percé, on peut facilement le remplacer par des bouteilles d’eau achetées en voyage).
2 brosses à dents
1 Micropur (pastilles pour purifier l’eau, jamais servi)
2 serviette microfibre
1 gant de toilette
1 savon
1 contenant savon
1 PQ
Plein de sachets zippables
1 Nécessaire à couture

Matériel de réparation :
1 leatherman ou pince
1 pompe
2 chambres à air
1 Pneu de secours
Garde boue avant et arrière (pas utile pour le Pérou et la Bolivie)
4 rayons de secours (attention pour la roue arrière il faut les 2 tailles de rayons)
1 Clé 6 pans + dérivechaine
1 câble de freins
1 Gaine câbles de vitesse
1 Gaine câble de freins
1 Set anti crevaisons
2 gomme freins
1 câble dérailleur
1 jeu de colson
1 set de vis de rechange
1 huile
1 crème cuir gras pour l’entretien des selles Brooks
1 chiffon
1 brosse à dents vélo
2 cadenas
6 drapeaux des pays
2 bambous/béquilles
1 klaxon
1 rétroviseur (Mieux vaut 1 par personne)
2 Gilets jaunes
1 petite corde/ficelle (super utile)
1 clé USB grand stockage
1 MP3
4 pinces à linge
1 filtre à eau Katadyn Vario (super, mais un peu encombrant)

C/ VIE PRATIQUE
Tous les voyageurs à vélo rencontrés avaient leurs ustensiles fétiches dont ils étaient très fiers, parmi lesquels : boîtes Tupperware ou bols Tupperware (super pratique), économe, râpe, planche à découper, épices, médecine naturelle ou huiles essentielles, boules quiès (prenez les ...), pinces à linge, shampoing solide, nécessaire à couture, petit porte-clés mappemonde, chargeur solaire, marqueur, fil de pêche et hameçon, petites jumelles, économe, sac plastiques zippables, oreillers gonflables... Pour notre part on faisait sensation avec notre polaroïd et notre carnet de voyage rempli de photos ! Une petite clochette à accrocher à son vélo la nuit peut être un bon outil contre le vol !

Vache à eau Ortlieb 10litres : utile quelquefois mais fragile, mieux vaut utiliser des bouteilles et les répartir sur les sacoches. Notre vache à eau n'a pas aimé le gel sur la laguna road (Bolivie) et s'est percée au milieu du désert...

Vol : nous n'avons jamais été volés et ne connaissons qu'un seul voyageur à vélo qui se soit fait voler son matos, dans des circonstances troubles. Le risque existe dans les lieux touristiques mais le voyageur à vélo attire moins les voleurs que les autres touristes semble-il, on doit dégager une impression de clochards vagabonds peut être ? On avait choisi volontairement des couleurs neutres (vélo, sacoches, habits) et nos sacoches sont marquées à nos noms et adresse sur l'extérieur. Cependant il est nécessaire de prendre de bons cadenas pour les cas où on doit laisser les vélos quelque part…En gardant à l’esprit que tout cadenas peut être cassé, donc il faut de toute façon laisser les vélos dans un endroit sûr. Nous les avons surtout utilisés la nuit pour attacher les vélos près de la tente, ou par exemple pour laisser les vélos devant un restaurant où nous mangions.

Nous pensions pouvoir nous passer d'un filtre à eau mais à l'évidence il nous en fallait un et nous l'avons eu en cours de route. C'est un Katadyn Vario et nous en sommes très contents. L'utilisation de pastilles dégrade la flore intestinale et il vaut mieux filtrer l'eau que la traiter. Nous avons filtré l'eau seulement lorsqu'on avait un doute, et avons toujours bu l'eau que les locaux considéraient comme potable sans tomber malades.
Il existe une autre solution de purification : les Steripen, qui éliminent les bactéries et microbes par rayons UV. Beaucoup plus pratique à l'utilisation que la pompe, ça se prête très bien au voyage à vélo, tant que l'eau à traiter n'est pas boueuse.

Fini l'orientation à la carte papier, les applications gratuites comme MapsMe (Android) ou PocketEarth (iPhone) fonctionnent remarquablement bien. Il faut télécharger les cartes à l'avance et le smartphone vous place dessus même sans réseau téléphonique, l'expérience montre que dans les endroits les plus reculés (salar d’Uyuni, désert du sud lipez) le positionnement est toujours fiable. Les cartes Open Street Maps sont précises et globalement très justes. Elles permettent également de localiser restaurants, campings…La version pro de PocketEarth permet d'avoir les courbes de niveau, malgré tout il est difficile d'avoir une idée fiable du dénivelé avec ces applications et il vaut mieux calculer à l'avance (sur Strava par exemple) ou bien s'en remettre au hasard...

Mettre les vélos dans un bus est tout sauf facile, surtout à cause des règles et des habitudes des compagnies dans les différents pays. Pour éviter (limiter) la casse, il vaut mieux démonter la roue avant, les pédales et la selle, tourner le guidon et attacher le vélo vertical à l'armature du coffre du bus. En Bolivie les bus sont tolérants avec les vélos, il faut payer un petit surplus pas trop cher, au Chili et en Argentine c'est plus cher, quasiment jamais officiel, c'est le chauffeur qui décide et il peut vous refuser vos vélos, même malgré un paiement supplémentaire, et parfois les vélos sont interdits par la compagnie de bus. C’est en Argentine que nous avons eu le plus de soucis, avec 2 chauffeurs de bus qui ont refusé coup sur coup d’emporter nos vélos par peur de ne pas pouvoir charger les bagages de tous les voyageurs (nous étions en période de vacances de Noël, particulièrement chargées). À Cuba, aucun problème mais il faut réserver les bus bien en avance. Dans tous les cas les employés maltraitent vos vélos et nous avons eu plus de casse à cause des transports en bus qu'en vélo !! Malgré tout la bonne nouvelle c'est qu'avec un peu de persévérance c'est possible !

Au Chili sur la Carretera Austral il est assez facile de se faire prendre en stop avec les vélos par des pickups.

À part dans les grandes villes touristiques (Cusco, la Paz, Santiago) il n'est pas possible de trouver des recharges de gaz et il faut utiliser un réchaud à essence. Les cyclistes mettent souvent le bidon d'essence dans un porte-bidons, attention la bouteille Primus vendue dans le kit est trop petite pour les porte-bidons standards.

Le vent souffle fort en Patagonie et casse les arceaux de tente, mieux vaut prévoir une tente résistante au vent, ou a minima un kit de réparation. Au Chili et en Argentine presque toutes nos nuits étaient campées et le confort d'une tente 3 places pour 2 personnes est très appréciable, et vaut bien un kilo de plus! Elle permet de plus de pouvoir rester sous la tente quelques heures confortablement, en cas de pluie (très probable au Chili).

Pour le transport en avion il nous est arrivés de ne pas payer de supplément de bagage avec des cartons relativement petits. Il existe plein de vidéos sur YouTube pour apprendre à emballer son vélo pour l'avion.

Les éléments de la pharmacie qui nous ont été le plus utiles sont : crème Baume Aroma pour les douleurs de genou (genre Niflugel), crème Nok et Cetavlon pour le mal de selle, les médicaments contre la tourista, la crème solaire, le stick à lèvres (il fait très sec au Pérou et en Bolivie). Pour le reste, je suis tombé malade (mal de gorge, fièvre) au milieu du désert en Bolivie et les antibiotiques qu'on transportait m'ont sauvé la mise.

Les chiens péruviens et chiliens sont redoutables, beaucoup de cyclistes se procurent des appareils anti-chiens avant leur départ et c'est super efficace. C'est une dépense utile, bien qu'on puisse faire sans.

D/ FEEDBACK PAR PAYS

PEROU
À Cusco, on recommande l'auberge Estrellita (et non pas Estrella, qui en est une autre), où passent tous les voyageurs à vélo et où les bons plans s’échangent !

Côté nourriture c'est un peu dur, faute de mieux nous avons mangé de l'avoine à tous les petits déj, au moins ça nourrit ! On y ajoutait du Chia, petites graines noires pleines de protéines végétales, de l'eau et du sucre. Le mieux est de le préparer la veille et des bols Tupperware sont particulièrement pratiques !

Nous avons contourné le lac Titicaca par le Nord, beaucoup plus sauvage que le sud parce que les voitures ne peuvent pas passer la frontière (chemin de cailloux raide, mais qui passe en vélo en poussant un peu). Le poste frontière est minuscule et il faut aller au préalable à Puno pour faire tamponner son passeport pour sortir du pays. On a ensuite 5 jours pour quitter le Pérou. Comme Puno n'est pas sur la route nous avons fait l'aller-retour Juliaca-Puno en bus pour cette formalité, puis avons rejoint la frontière en 4jours. Côté bolivien il n'y a pas de bureau de change dans la ville, mieux vaut changer avant ou prévoir des stocks.

Au Pérou et en Bolivie nous n'avons jamais eu besoin de dormir sous la tente, nous avons toujours trouvé des hébergements gratuits, sauf dans les villes trop grosses où nous prenions des auberges. Plus le village est petit et plus on a de chances d'être hébergés il faut croire ! Nous avons souvent dormi dans des écoles, et quelquefois dans des casernes de pompiers ou des gendarmeries. À une ou deux exceptions près nous n'avons jamais dormi chez l'habitant, les boliviens et péruviens préféraient nous loger dans des lieux publics que chez eux.

BOLIVIE
Les routes de Bolivie sont globalement mauvaises, à part les routes principales autour de La Paz qui sont rénovées. Nous sommes restés sur l'altiplano et n'avons donc pas vu l’Amazonie Bolivienne, mais il paraît que les routes sont difficiles car elles deviennent boueuses à la première pluie, et la boue épaisse s'accroche aux pneus comme de la glaise, s'entasse sur les freins et bloque les roues.

La "route de la mort" que cherchent à vous vendre toutes les agences de tourisme n'est pas très dangereuse, le décor est impressionnant paraît-il comme elle s'enfonce dans la forêt amazonienne depuis les hauts plateaux boliviens. Elle est surtout très touristique et des quantités de touristes la descendent chaque jour.

Les guides de haute montagne sont assez abordables en Bolivie, beaucoup plus qu'au Chili ou en Argentine. Pour grimper un sommet avec un guide mieux vaut le faire en Bolivie, et ce n'est pas les montagnes qui manquent ! Il y a quelques 6000m autour de La Paz, le Tunupa au Nord du Salar de Uyuni et le Licancabur au sud du Lipez, entre autres.

Incontournable, le salar d’Uyuni est magique à traverser en vélo. Il n'y a pas de route sur le salar mais des pistes, nos applis de cartographie ont toujours fonctionné dans le désert. On peut faire le plein d'eau gratuitement sur une "ile" au milieu (ile Incahuasi). Nous avons dormi sous la tente au milieu, incroyable souvenir ! Par contre le vent soufflait fort et le sol est trop dur pour les sardines, il faut attacher la tente aux vélos et aux bagages, prévoir de la cordelette.

Nous sommes rentrés dans le salar par le Nord pour le traverser jusqu'à Uyuni. À part quelques passages difficiles pour rejoindre le village Tahua la route est bonne.

D'autres cyclistes choisissent de passer par le Salar de Coïpassa, c'est assez dur en vélo et l'itinéraire est peu couru, il faut bien se renseigner.

Le vrai dilemme en Bolivie est la Laguna Road (traversée du sud lipez). C'est 10jours de souffrance assurée mais aussi les plus beaux paysages de la traversée de l'Amérique du sud. Il ne faut pas s'y engager avec des pneus trop fins, nous avions des 1,75pouces de large et ça me paraît être un minimum. Dégonflez vos pneus pour mieux accrocher dans le sable et amortir dans la tôle ondulée, et ramenez le poids vers l'arrière.

Personnellement nous avons beaucoup hésité à nous engager dans la laguna road. En négociant vous trouverez à Uyuni des 4x4 pour vous poser à la moitié du parcours pour passer la première partie, plus difficile, mais ça coûte cher (300€ ou 400€ jusqu'à la laguna colorada de mémoire).

Aucun des cyclistes que nous avons croisés ont regretté de l'avoir traversé, mais tous ont galéré. Il faut avoir un bon équipement de froid (-7degres dans la tente un matin) pas trop de poids de bagages sur le vélo, une bonne acclimatation (passage à 4900m) et un bon entraînement. Prévoir des chaussures chaudes ou des sur-chaussures, le vent n'épargne pas les pieds !

Topo de référence de la laguna road : http://www.tour.tk/pdf/cycling-southwest-bolivia.pdf

CHILI
On a zappé la partie Nord entre San Pedro de Atacama et Santiago, peu intéressante. Plus au sud la Carretera Austral est magnifique, un vrai régal à vélo, mais mieux vaut être entraîné parce que ça monte sévèrement. De nombreux passages ne sont pas asphaltés et des pneus de route sont trop fins dans les cailloux. La pluie froide est fréquente et les surpantalons, surchaussures et surgants étanches nous ont été très utiles. Il faut viser l’été (décembre janvier février) pour minimiser les risques de pluie. Pour les amateurs de pêche, prenez votre matos ! Plusieurs fois il est nécessaire de prendre le bac pour traverser des lacs ou bras de mer, attention aux horaires, ils ne passent pas tous les jours.

À la fin de la Carretera les cyclistes et piétons peuvent rejoindre l'Argentine par bateau, qui part seulement par belle météo, il faut prévoir quelques jours de marge au cas où. Ensuite c'est un chemin piéton qui est difficile à vélo mais assez court.
Il faut ensuite traverser le Lago del Desierto en bateau, il existe bien un chemin piéton qui évite de prendre le bateau mais est encore plus dur avec un vélo que le précédent, c'est que du portage.

Sur la carretera on trouve internet gratuit dans les banques Banco de la Nacion.

Sur la route on a presque toujours dormi sous la tente. Quand nous avons demandé l'hébergement nous avons souvent été accueillis chez des pasteurs protestants.

ARGENTINE
La Patagonie argentine est intéressante sur ses frontières, avec l’Atlantique et la Péninsule Valdes à l’Est, et la Cordillère des Andes à l’Ouest. Mais l’intérieur des terres est vide, la pampa invariable s’étend sur des milliers de kilomètres et il faut être un peu fou pour vouloir traverser la Patagonie au milieu, c’est la dépression assurée !

La traversée Pucon – San Martin de Los Andes est magnifique et fait une bonne introduction à la Carretera Austral chilienne. Ensuite au Sud des Andes, les paysages autour de El Chalten et El Calafate sont superbes.

Nous avons rencontré des difficultés pour retirer de l’argent, les rares distributeurs en état de fonctionner ne délivraient que de petites sommes.
Au sud de la Patagonie il est difficile de trouver des lieux de bivouac protégés du vent au milieu de la pampa immense, nous avons plusieurs fois dormi dans des maisons abandonnées dont la maison aux murs roses (soi-disant la maison de Butch Cassidy, mais les dates ne collent pas) qui se situe sur la route de El Chalten à El Calafate. Beaucoup de voyageurs y laissent des mots sur les murs et vous pourrez y voir notre dessin de pingouin.
A la péninsule Valdès le camping de Puerto Pyramides n’est pas sûr et nous avons rencontré des argentins qui se sont fait voler leur tente et tout ce qu’elle contenait. Mieux vaut aller dans les guesthouses, bien mieux et au même prix !

CUBA
Cuba est une destination surprenante à vélo, comme la loi nous contraint pour le logement et qu'il n'est pas facile de trouver à manger, et d'un autre côté sur le plan culturel on découvre un monde très différent de notre mode de vie.

Les casa particular (auberges) sont toutes à 25CUC, tarif fixé par l'état, qu'elles soient bien ou pas, proches du centre ou pas, grandes ou pas... Ils sont très sympas et nous ont gardé les cartons pour le vol retour.

Il ne faut pas espérer trouver des choses techniques sur l'île (matériel de vélo, outils, recharges de gaz, barres énergétiques, etc.…), mieux vaut tout amener.

Internet est disponible à certains points wifi dans la rue seulement, les tickets s'achètent 3CUC pour une heure dans les boutiques d'état Etecsa où la file d'attente décourage les plus accrocs à internet !

Côté pharmacie il faut prendre des pastilles pour la gorge (l'air est très humide) et des boules quiès : les gens se couchent tard à Cuba, et cela ne pose problème à personne de mettre la musique dans la rue. De plus tout le monde a un ou plusieurs coqs chez lui…

E/ SITES WEB & APPLIS

http://andesbybike.com (mine d’or d’informations)
Sud Lipez : le topo de référence http://www.tour.tk/pdf/cycling-southwest-bolivia.pdf

Notre blog : http://laura-et-nico.travelmap.net/

Les copains :
http://www.biketrippers.com/ (Bogota – Ushuaia en détails et photos)
http://wosaontour.wordpress.com (Costa Rica – Ushuaia par toutes les variantes intéressantes, itinéraire très travaillé)
http://www.suricapausud.fr (photos exceptionnelles)

Association Cyclo Camping International : https://www.cyclo-camping.international/fr

Applis :
Cartographie : Pocket Earth (Apple) et MapsMe (Androïd), Strava
Hébergement : WarmShowers, Couchsurfing, iOverlander (lieux de bivouac)

Voilà vous savez tout !
On vous embrasse !
Laura et Nico